La suite de Fibonacci est sans doute le concept mathématique le plus fascinant qui soit. Et pour cause : il est sans limite. De la biologie à l’architecture en passant par le code, la finance, l’art ou la physique, ses applications sont infinies. Autant vous dire que son utilité dépasse largement les cours de maths du lycée. Sauf que voilà : dans la vraie vie, invoquer cette série de nombres ne suffit pas. Il faut comprendre comment elle fonctionne, d’où elle vient, et surtout, comment l’utiliser. C’est précisément ce qu’on vous apprend avec ce guide ultra-complet. Au programme : définition, méthode de calcul, contexte historique, propriétés et applications concrètes — et même un script Python à copier-coller. Une FAQ est également incluse pour répondre aux questions fréquentes. Bref : tout ce qu’il faut pour comprendre et utiliser la suite de Fibonacci.
La suite de Fibonacci en 30 secondes chrono : définition et premiers termes
Soyons clairs : la suite de Fibonacci, c’est le concept mathématique qui fait frémir les collégiens, rigoler les ingénieurs, et soupirer les botanistes. Autant vous dire qu’on touche du doigt l’élite des séries où chaque terme est un enfant illégitime de ses deux prédécesseurs : u₀ = 0, u₁ = 1, puis uₙ = uₙ₋₁ + uₙ₋₂ pour n > 1. Si tu piges ça, pas besoin d’avoir Bac+12 ! En gros : tu veux inventer un pancake qui s’auto-réplique en combinant sa recette avec celle du voisin précédent… Voilà, t’as capté la récurrence façon Fibonacci.
Les 10 premiers nombres clé en main
Voilà ce que ça donne concrètement (histoire de briller au prochain apéro) :
n | uₙ |
---|---|
0 | 0 |
1 | 1 |
2 | 1 |
3 | 2 |
4 | 3 |
5 | 5 |
6 | 8 |
7 | 13 |
8 | 21 |
9 | 34 |

Petite histoire (vraiment) complète : de Fibonacci à Pingala
Leonardo Fibonacci et le Liber Abaci
Lorsque l'on évoque les "lapins qui se reproduisent dans un enclos fermé", on pense immédiatement à Leonardo Fibonacci. Dans son Liber Abaci (1202 pour ceux qui n'ont pas suivi), ce bon vieux Leonardo pond LA question : "Combien de paires de lapins au bout d’un an si chaque mois, chaque couple mature fait naître une nouvelle paire ?" Réponse : la fameuse suite, bien sûr. Anecdote croustillante : ni chiots, ni chats, ni humains, non, des lapins pour illustrer la croissance — sans doute parce qu’ils font moins de bruit que les élèves dissipés. Sauf que… soyons clairs, croire que l’Europe a inventé ça toute seule, c’est du révisionnisme en mode open bar. La saga des Fibonacci Numbers est en réalité bien plus ancienne et multiculturelle…
Racines indiennes : Pingala, Hemachandra & co.
Remontons franchement avant Jésus-Christ : vers –300, Pingala bossait déjà sur des séries similaires pour compter les combinaisons de syllabes longues et courtes (les fameux mātrā dans la poésie sanskrite). Cette structure porte le nom de maatraameru (« la montagne des mesures »), preuve que l’Inde avait déjà décodé le délire combinatoire façon Fibonacci BIEN AVANT l’Italie. Hemachandra lui, au XIIe siècle, généralise le bouzin pour la prosodie indienne.
« Les différentes manières d’arranger les syllabes longues et courtes dans un mètre sont obtenues par addition des façons précédentes. » (d’après Pingala)
Il est important de noter que ce folklore mathématique n'est pas exclusivement occidental — ses origines sont bien plus anciennes et multiculturelles.
Édouard Lucas et la modernisation occidentale
Arrive alors Édouard Lucas (XIXe siècle), mathématicien français dont le génie fut surtout d’avoir mis un costume trois-pièces à notre suite : notations modernes, généralisations à gogo… et création de la suite de Lucas (qui démarre par 2-1 au lieu de 0-1). Le monsieur a rendu la suite potable pour les matheux modernes ET accessible aux informaticiens qui veulent coder proprement. Moralité : sans Lucas, on serait encore à griffonner des paires de lapins sur une ardoise.
À quoi ça sert dans la vraie vie ? Applications béton
Soyons clairs : si tu penses que la suite de Fibonacci, c’est juste pour épater mamie pendant Noël, tu rates l’essentiel. C’est partout ; et surtout là où tu ne t’y attends pas.
Biologie : phyllotaxie, coquillages, génétique
La phyllotaxie, ou pourquoi les tournesols et les pommes de pin écrasent les maths des salles de classe. Les graines du tournesol s’organisent en spirales qui suivent précisément des paires de nombres consécutifs de Fibonacci — 34 d’un côté, 55 de l’autre. Pas mal pour une simple plante ! Même chose dans la génétique : on retrouve la séquence jusque dans la structure torsadée de l’ADN (le fameux nombre d’or n’est jamais loin). Le Nautilus, quant à lui, fait monter le level avec sa coquille spiralée qui respecte ces ratios à la virgule près. Cela montre à quel point la suite de Fibonacci est pertinente en biologie.
Art & architecture : de la Joconde à Seurat
Léonard de Vinci n'a pas peint La Joconde au hasard, mais en appliquant des principes mathématiques comme la section dorée. Il découpe littéralement ses tableaux en rectangles et cadres d’or (section dorée/ratio 1,618…), comme un maniaque compulsif du compas d’architecte — une façon d’appliquer la suite sans faire fuir son public. Seurat aussi y va franco en pointillisme : proportions dorées partout, même chez ceux qui prétendent « ne pas aimer les maths ». Ainsi, même les œuvres d'art célèbres comme celles exposées au Louvre sont influencées par le nombre d'or.
Informatique & cryptographie (algorithmes, hashing)
Dans le domaine numérique, le hashage basé sur Fibonacci (utilisant une constante proche du nombre d'or) permet une répartition plus homogène des clés par rapport à un simple modulo. FNV hash ? Basique. Fibonacci hashing, utilisé avec Python ou C++, optimise les tables et évite collisions sauvages — c’est tout sauf un gadget pour geeks barbus.
Finance & trading : ratios de retracement, prédiction
Les gourous boursiers te vendent du rêve avec les « retracements Fibonacci » sur EUR/USD ou CAC40 (exemple typique : niveaux magiques à 38,2% ou 61,8%). Spoiler : personne ne prédit l’avenir grâce à ça ! Mais tout le monde structure ses repères sur ces niveaux pour éviter l’anarchie totale sur les graphiques.

FAQ express sur la suite de Fibonacci
Voici des réponses claires et précises aux questions fréquentes sur la suite de Fibonacci. Voici ce qu’il faut savoir, sans anesthésie générale.
Quels sont les n termes qu’on retient pour briller ?
- 0 – le fameux zéro qui vexe certains puristes !
- 1, 1 – double entrée, car pourquoi faire simple…
- 2, 3, 5, 8, 13, 21 – premiers à servir partout (phyllotaxie aux lapins)
- 34, 55, 89 – pour les pseudo-experts en recherche d’arguments botaniques
- 144, 233 – ceux qui font lever un sourcil chez les vrais matheux
- On notera aussi 377 et 1597 si vous voulez passer pour un.e boss au prochain oral !
Existe-t-il une formule directe pour le n-ième terme ?
Soyons clairs : oui. Ça s’appelle la formule de Binet :
$$ u_n = \frac{\varphi^n - (1-\varphi)^n}{\sqrt{5}} $$
avec $\varphi = \frac{1+\sqrt{5}}{2}$ (le nombre d’or).
Mais attention : en pratique, passé n=70, les arrondis bouffent la précision (merci la virgule flottante du PC !). En théorie, cette formule est élégante, mais elle peut perdre en précision pour de très grandes valeurs en raison des limitations des calculs numériques.
Pourquoi certains démarrent la suite par 1-1 au lieu de 0-1 ?
Parce que l’Europe aime compliquer l’histoire. Leonardo commence à $u_0=0$, $u_1=1$. Mais beaucoup d’ouvrages américains ou d’informaticiens préfèrent $u_1=1$, $u_2=1$ pour coller aux problèmes « naturels » (exemple : arrangement de syllabes, prosodie indienne…). Lucas (XIXᵉ) a aussi bidouillé ses propres suites avec départs alternatifs.
Checklist express oral d’exam :
- Les deux conventions ($0$-$1$ ou $1$-$1$) existent ; tout dépend de l’époque ou du contexte
- Le point crucial : la relation reste $u_n = u_{n-1} + u_{n-2}$ dans tous les cas !
- Lucas a inventé sa propre variante et ça n’empêche AUCUNE application moderne
Conclusion : ce qu’il faut retenir avant de refermer le carnet
Voici trois idées reçues à corriger concernant la suite de Fibonacci. Primo : la suite de Fibonacci n’est PAS un gadget scolaire, elle irrigue la finance, l’art, le vivant, et même tes algos Python du lundi matin. Secundo : son origine n’a rien d’italien pur jus — c’est l’Inde qui sort les vrais dossiers combinatoires, Fibonacci n’a eu qu’à faire la promo. Tertio : "trop dur pour moi" ? Arrête, quatre lignes de code suffisent, même ta vieille calculette en pleurerait d’émotion.
- Utilité béton : de l’analyse financière à l’art visuel, en passant par les modèles bio et cryptographiques.
- Origine mondiale : racines indiennes bien avant que Fibonacci ne débarque avec ses lapins.
- Simplicité totale : 4 lignes Python, pas un de plus (et si tu bloques, change de clavier).
Autant vous dire : la prochaine fois qu’on vous sort “Fibonacci c’est ésotérique”, dégainez la boucle for sur votre smartphone — effet boomerang garanti !