Soyons clairs : la formule de la somme des termes d’une suite arithmétique est sans doute l’une des plus puissantes que l’on puisse apprendre. Mais elle est aussi — et de loin — l’une des plus traîtres. Au point de faire perdre des points à nombre d’étudiants, qui se retrouvent à l’utiliser à mauvais escient. Alors, on va vous expliquer : 1) ce qu’est une suite arithmétique (et comment en reconnaître une), 2) les formules à connaître par cœur, 3) les erreurs à ne SURTOUT pas commettre. Le tout avec des exemples concrets et des méthodes pas-à-pas.
Les formules essentielles d’une suite arithmétique (réponse immédiate)
Autant vous dire : si vous pensez qu'une suite arithmétique se résume à "rajouter à chaque fois le même nombre", vous n'avez vu que la surface du bocal. Soyons clairs, c'est comme croire qu’apprendre une recette, c’est savoir cuisiner : ça sent la désillusion dès que l’exercice tord un peu les données. Ici, trois entités règnent en maître : le terme initial (U₀ ou U₁), la raison r (le fameux + quelque chose), et la formule de la somme pour claquer tout ça avec élégance.
Voici les trois formules-clés à dégainer :
- Terme général : $U_n = U_0 + n \times r$
- Récurrence : $U_{n+1} = U_n + r$
- Somme des n+1 premiers termes : $S_n = \frac{(n+1)(U_0+U_n)}{2}$
Comprendre une formule, c’est la faire parler quand l’énoncé change de tête.
Formule explicite du n-ième terme Un = U₀ + n × r
Soyons honnêtes, la formule du terme général est censée être l’outil universel, mais il faut savoir lire entre les lignes :
- $U_0$ = le premier terme (attention, certains cours démarrent à $U_1$, donc vérifiez toujours où commence la fête !)
- $r$ = la raison de la suite (« ce qu’on rajoute à chaque fois »)
- $n$ = le rang (zéro-based ou pas ? Suspense...)
Mini-exemple numérique – histoire d’être béton :
Prenez $U_0 = 3$ et $r = 4$. Alors $U_5 = 3 + 5\times4 = 23$. Facile ? Oui... tant qu’on ne confond pas $U_0$ et $U_1$, sinon c’est le naufrage assuré.

Relation de récurrence Un+1 = Un + r
Dans la vraie vie, on construit souvent terme après terme. La relation de récurrence ($U_{n+1} = U_n + r$), c'est votre GPS pour avancer sans tout recalculer. On peut évidemment remonter vers le terme général si besoin : il suffit d’empiler les additions ($U_2=U_1+r$, puis $U_3=U_2+r$, etc).
Trois indices pour détecter une progression arithmétique dans un énoncé :
- On parle « d’ajouter toujours pareil à chaque étape ».
- Les différences entre termes consécutifs sont constantes : $U_{k+1}-U_k = r$ pour tous k.
- La suite peut se traduire par une fonction affine de n ($f(n) = an+b$).
Formule de la somme Sn = (n+1)(U₀+Un)/2
Vous pensez impressionner avec « la formule de Gauss » ? Attention au traquenard : oubliez une parenthèse ou plantez un indice d’indexation… et c’est carton rouge. Eh oui, cette élégante formule ($S_n = \frac{(n+1)(U_0+U_n)}{2}$) n’a rien de magique si vous ne maîtrisez pas où commence et finit votre série.
Petit hommage à Gauss tout de même – ce môme qui a ringardisé toute sa classe en pliant la somme des entiers plus vite que son ombre… Mais ne vous croyez pas Gauss parce que vous « connaissez » sa formule ; on verra très vite pourquoi dans les pièges fréquents.
Décrypter chaque composante : premier terme, raison, rang
Le premier terme (U₀ ou U₁) : la base qui change tout
Soyons clairs : le choix du premier terme dans une suite arithmétique, ce n’est pas une anecdote de prof maniaque. C’est LE truc qui fout en l’air des copies entières. Certains cours démarrent à $U_0$, d’autres à $U_1$. La différence ? Concrète : l’impact explose direct sur les formules de somme et tout le reste. Si vous inversez les notations, vous décalez vos calculs d’une case – et c’est la porte ouverte au carnage sur $S_n$.

Petite anecdote : j’ai vu plus d’une classe perdre 4 points sur un QCM où « premier terme » voulait dire U₁ parce que le sujet venait d’un bouquin suisse…
La raison r : comment la calculer sans se tromper
Passons à la raison r, ce fameux nombre qu’on rajoute (ou retranche) à chaque fois. Deux méthodes béton pour ne pas finir dans le décor :
- Méthode 1 : différence entre deux termes consécutifs ($r = U_{k+1} - U_k$)
- Méthode 2 : différence "à grande échelle" ($r = \frac{U_k - U_j}{k - j}$ pour n’importe quels indices j ≠ k)
Astuce : testez toujours avec des indices éloignés pour choper les ratés en cas de progression faussement régulière…
Paires utilisées | Calcul de r | Résultat |
---|---|---|
$U_3$ & $U_7$ | $(U_7-U_3)/(7-3)$ | ex : -2 |
$U_0$ & $U_2$ | $(U_2-U_0)/(2-0)$ | ex : +4 |
$U_{12}$ & $U_{15}$ | $(U_{15}-U_{12})/(15-12)$ | ex : -1 |

Ne vous laissez pas piéger par une raison négative : ça descend ? Vous avez un $r<0$, et ça change toute la lecture du problème. Beaucoup se font avoir là-dessus dès que le sujet parle pertes ou décroissance.
Le rang n : gérer les décalages d’index comme un pro
Dernier point critique : le rang. On confond trop souvent « nombre de termes » et « valeur de l’indice ». Pour $S_n$, on additionne bien (n+1) termes si on commence à $U_0$. Soyons honnête, mal compter ses indices c’est comme mélanger les tables de multiplication – carton direct.
L’astuce mnémotechnique ultime ? « Indice final – indice initial + 1 = nombre de termes ».
Liste flash des pièges fatals :
- Suite démarre à $U_1$ au lieu de $U_0$
- Mauvais comptage des termes dans la somme ($S_n$)
- Décalage des indices dans une question bonus avec changement d’origine
- Oublier que le dernier terme compte AUSSI dans la somme !
Comptez vos marches AVANT de monter l’escalier, sinon c’est la cheville cassée assurée.
Erreurs fréquentes et pièges (et comment les ridiculiser)
Confondre suite arithmétique et géométrique : le faux ami
Non, une suite arithmétique n'est PAS une suite géométrique déguisée. Autant vous dire : si vous balancez la formule $U_{n+1}=q \times U_n$ au lieu de $U_{n+1} = U_n + r$, c'est la plantade assurée. L’arithmétique, c’est additionner ou soustraire toujours le même nombre. La géométrique, c'est multiplier à chaque étape par le même facteur. Faites l’erreur dans un contrôle ? Vous obtenez des résultats qui partent en sucette à vitesse grand V.
Prenons l'exemple classique qui fait des ravages : $U_0=2$, raison $r=3$. Arithmétique : $2, 5, 8, 11...$ Facile. Géométrique : $2, 6, 18, 54...$ Cauchemar immédiat si vous confondez. Résultat : votre somme explose ou s’effondre sans que personne ne comprenne pourquoi… sauf le barème.
Oublier le +1 dans l’indexation : zéro assuré à l’examen
Trop d’élèves pensent que $S_n$ additionne « n » termes parce que l’indice va jusqu’à n. Raté ! Avec un départ à $U_0$, on compte (n+1) termes : de zéro à n compris. Illustration :
- $U_0 + U_1 + ... + U_n$ comporte TOUS les indices entre 0 et n → (n – 0) + 1 = n + 1 termes !
- Si l’énoncé commence à $U_1$, adaptez tout sinon… gros gadin.
Étapes pour repérer cette faute avant de rendre la copie :
- Relisez la définition exacte de Sn, vérifiez l’indice initial.
- Comptez explicitement sur vos doigts ou en colonne ($U_0$, $U_1$, … , $U_n$).
- Vérifiez votre parenthèse dans la formule : $(n+1)$ ou (dernier indice – premier indice + 1).
- Recoupez avec un exemple simple ($U_0=3$, $r=2$, calculez à la main pour n=2).
Mauvais usage de la somme : quand Gauss pleure en coulisses
La formule de Gauss ne pardonne pas les maladroits ! Combien bâclent le calcul avec une parenthèse mal placée ou divisent par deux… trop tôt ? Ex :
- Mauvaise version : $S_n = n(U_0+U_n)/2$
- Bonne version : $S_n = (n+1)(U_0+U_n)/2$
« Sans la parenthèse, ta somme part en orbite et Gauss ne valide pas la fusée. »
Mini-correction express : vérifiez TOUJOURS le nombre de termes avant d’appliquer la formule. Testez-la sur une mini-suite et comparez avec l’addition brute des termes – tant que ça ne colle pas pile-poil, recommencez !
Conclusion : maîtrisez les suites arithmétiques sans vous endormir
Soyons clairs : après tout ça, si une suite arithmétique vous intimide encore, c’est que vous n’avez pas bien lu ou compris ! On a dégommé les trois formules de base, démonté les pièges d’indexation et grillé les recettes bidon. Ce qu’il te reste à faire ? Prends un vieux problème, change l’origine, inverse le sens… et vérifie si tu retrouves l’évidence. C’est comme ça qu’on muscle ses neurones – pas en recopiant bêtement le manuel.
✔️ Checklist express : 5 points à valider AVANT de rendre la copie
- Ai-je repéré où commence la suite (U₀ ou U₁) ?
- Ma raison r est-elle calculée avec les bons indices ?
- Le nombre de termes dans ma somme est-il correct ((n+1) ou autre)?
- Les pièges d’indexation sont-ils évités sur tous mes calculs ?
- Est-ce que je retombe pile sur mes résultats avec une addition manuelle des premiers termes ?
Les suites arithmétiques ne sont pas faites pour être redoutées. Elles sont là pour être comprises rapidement, vérifiées efficacement… et maîtrisées avant de passer à autre chose.